PRISE DE TÊTES
Les deux saints dans leur niche au 26 rue d’Arènes. © La Cédille
Presque impossible de ne pas les croiser, à Besac, ces deux céphalophores (tu cherches le mot sur Google ©, tu tentes de t’en souvenir et, à la prochaine partie de Scrabble©, tu marques un paquet de points). Ils sont statufiés dans l’église de la Madeleine, de part et d’autre du tombeau de Ferry Carrondelet dans la cathédrale comme dans une discrète niche de la rue d’Arènes, peints sur les anciens plans de la ville exposés au musée du Temps, etc, etc.
Rien de plus normal, Ferréol et Ferjeux sont les saints patrons de la ville. Même si des écrits évoquent ces martyrs de Besançon dès le début du VIe siècle, certains spécialistes de la question doutent franchement de leur existence réelle. Mais on va quand même te raconter l’histoire.
Les deux frérots auraient été envoyés par l’évêque de Lyon pour fonder la première église de Vesontio et, dans la foulée, évangéliser une bonne partie de la région. Ils se seraient, afin de se mettre au boulot, installés vers 180 dans une grotte. Férréol et Ferjeux font le job une petite vingtaine d’années avant que leurs prêches devant un public de plus en plus fourni ne commencent à sérieusement énerver le gouverneur romain du coin, qui les fait, parce qu’ils refusent d’abjurer leur foi, arrêter, torturer avant de demander leur décapitation. Qu’à cela ne tienne, les deux (pas encore saints) Ferréol et Ferjeux prennent leur tête sous le bras et rejoignent, tranquilles en bons céphalophores qu’ils sont (plus la peine de chercher sur Google ©, maintenant, normalement), leur grotte via ce qui est aujourd’hui l’avenue Clémenceau, mais qui s’est longtemps appelée chemin des Saints. Il se raconte ensuite qu’un chasseur à la poursuite d’un renard est tombé sur cette grotte devenue tombeau des deux frère, vers 370. Et que, dans la foulée, une église est édifiée sur les lieux. Église qui, au fil des siècles, deviendra la basilique Saint-Ferjeux…
F.P.C.
