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T’ES DANS MA RUE, LÀ !

Un long article pour te raconter la petite histoire du Maru(laz), un bar à part , entre bistrot de quartier (et d’habitués) et lieu de toutes les rencontres.

On ne va pas se mentir, c’était un peu (beaucoup) mon bar de cœur, le Marulaz (généralement, pour s’y filer rendez vous, on dit le Maru tout court). Et tout aussi honnêtement, c’est entre comptoir, banquettes et terrasse du Marulaz qu’est née l’idée du magazine en ligne que tu es en train de lire. Parce qu’entre photographes-vidéastes, comédien(ne)s, chef(e)s de cuisine et pâtissières, musicien(ne)s, auteurs-trices, activistes et on en passe, le Maru est le bar où l’on a vraiment découvert toute la richesse de cette ville que certain(e)s dézinguent à tout va sur les réseaux sociaux d’autres médias locaux.

Liaisons dangereuses

Pour rester dans le « on ne va pas se mentir », on ne sait pas franchement depuis quand il est posé à l’angle de la place Marulaz et de la rue de l’École, ce rade. Depuis longtemps, très longtemps sûrement même, puisqu’au Moyen Âge, les auberges abondaient déjà sur cette place qui s’appelait, à l’époque du Rondot (y’a encore une pierre de Chailluz gravée à ce nom, pile en face de la terrasse du Maru). Place qui était, au Moyen Âge, une étape sur un des chemins de Compostelle, puis posée aux portes d’une caserne (l’actuel lycée Condé) qui a accueilli au mitan du XVIIIe siècle des artilleurs qui -si  l’on en croit quelques historiens locaux- ne disaient jamais non à une chopine. C’est, peut être même (enfin, pure extrapolation, mais j’aime bien l’idée…) sur un bout de table du Maru que Choderlos de Laclos, alors officier dans cette école d’artillerie, aurait écrit quelques lignes de ces célèbres Liaisons dangereuses. Sinon, il me semble me souvenir que c’était dans les années 1980-90, « un bistrot rebeu, ambiance couscous-Sidi Brahim » (pour voler une formule à Mario « Absentès » Morisi dans son roman Castor Paradiso).  Ensuite, toujours des Rebeus, un trio devenu duo a insufflé un peu de culture entre les vieux murs de ce bistrot de quartier : en y posant à dispo des échiquiers, en y organisant le premier café-philo de la ville…  Mais pour les rencontrer quasiment au quotidien, ils n’ont pas trop envie, sinon par bribes, de nous raconter leur histoire du Maru. Dommage…

De Battant à Batten

Mais cette ouverture sur toutes les cultures s’est poursuivie avec l’arrivée de Patrice (Pat pour les intimes) et Fanny (aujourd’hui du Bazar de… Fanny). Il fut même un temps où, au Maru, une très pointue librairie partageait ses rayonnages avec tables et comptoir. Avant, que Pat, photographe de profession autant que de passion, décide de faire du Maru, le studio Marulaz puis la M.I.P. (pour Maison de l’Image et de la Photographie) avec l’organisation de moult événements dont quelques expos d’anthologie (son Salut à Toi, Man Ray, Théo Akola…).

Depuis quelques semaines (mois… je n’ai pas compté, comme les verres que j’ai fait défiler au comptoir), c’est Paulo, serveur du Maru avant-dernière version (d’ailleurs, longtemps challenger du concours -plus qu’officieux…- du meilleur barman de Besançon) qui a repris l’affaire, comme on dit. Et Émilie (qui, si le challenge de la meilleure serveuse de la ville, existait vraiment pourrait largement arriver dans le peloton de tête) est également toujours là. Paulo a, aux plateaux d’échecs ajouté un jeu de fléchette, accroché au mur du fond un écran pour diffuser des matchs … Mais le lieu flirte toujours avec la culture : avec concerts, expos, shows drag et se revendique fondamentalement inclusif … Sinon puisqu’il garde (très vaguement…) la porte et qu’il a, au Maru, sa truffe un peu partout (jusque sur les éco-cups), c’est peut-être Batten, Corgi de son état, plus que Paulo, le nouveau maître des lieux…

F.P.C.

✪ Le Marulaz  : 2, place Marulaz (Battant/Marulaz). Accès : tram, lignes 1 et 2, arrêt Battant ; bus : ligne 4, 6, ou 9, arrêt Janvier.

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