Inspirant Ornans
« Petite Venise du Doubs », « pays de Courbet »… : des étiquettes qu’il est, à Ornans, difficile de décoller. Mais derrière le peintre de génie et la photo souvenir prise depuis le Grand pont, Ornans planque bien d’autres charmants endroits.
Première impression d’Ornans quand on débarque de Besac, celle d’une petite cité industrielle avec les longues façades d’entreprises comme Guillin (leader européen des emballages alimentaires, quand même) ou Alstom Transport où se fabriquent les moteurs des TGV. Une histoire qui a commencé à s’écrire au XIXe siècle quand tanneries, forges et autres fabriques de clous profitaient de la force motrice des eaux de la Loue. Ah, La Loue ! C’est un peu beaucoup pour cette rivière que l’on fait un déplacement à Ornans, pour se poser sur le Grand Pont et regarder canoës et kayaks glisser indolemment entre les rangées de maisons aux encorbellements bardés de bois. Mais il est d’autres passages obligés dans cette presque ville. Elle en mérite d’ailleurs le titre avec ses quelques 4500 habitants (et même un ciné, l’Eldorado, ouvert depuis les Seventies !).

L’ancien hôtel particulier de Grospain : on peut (discrètement) pousser la porte pour découvrir son superbe escalier à vis. © La Cédille
Parmi les passages obligés donc, une parmi tant d’autres des nombreuses fontaines d’Ornans, celle du Pêcheur de chavots, discrètement posée à un angle de la place Courbet et surmontée d’une sculpture signée du maître himself. Tu te glisses ensuite sous les arcades de l’hôtel de ville (XVIIIe siècle), au 26 rue Pierre-Vernier, avant de traîner au long des façades des nombreux anciens hôtels particuliers qui jalonnent tout parcours urbain à Ornans, notamment dans la rue Saint-Laurent avec l’hôtel de Grospain (au n° 30 et du XVIe siècle). À quelques mètres, se dresse l’église Saint-Laurent (XVIe siècle tout pareil) dont l’intérieur, d’une flamboyance entre gothique et baroque, ne se découvre malheureusement trop souvent que derrière la grille d’entrée …

Moins carte postale que le Grand Pont, la rue du Champliman, côté Loue. © La Cédille.
Si tes pas t’ont emmené jusqu’au pied du clocher de Saint-Laurent, fais en encore quelques uns jusqu’à la rue du Champliman, quartier le moins connu mais pas le moins charmant d’Ornans avec ses anciennes maisons paysannes aux jardins suspendus au dessus de la rivière. Et si tu te sens vraiment en forme, grimpe jusqu’au quartier du château. Des -encore- imposantes ruines de ce château du XIIIe siècle comme de la chapelle Saint-Georges (du tout début du XVIe, elle), le panorama sur la vallée de la Loue mérite, justement, la grimpette. Et donne tout comme envie de redescendre faire une balade dans Ornans.
F.P.C.
ON Y VA
– Ligne Mobigo Besançon-Pontarlier via Ornans. www.mobigo.fr. Arrêts La Plante pour descendre directement au cœur d’Ornans (via un ascenseur dont on se demande un peu ce qu’il fait là) ou Visitation pour aller se mettre à l’eau.
ON S’INFORME
– Office de Tourisme : 7, rue Pierre Vernier. www.valleedelaloue.com.
ON BOIT UN VERRE ET ON MANGE UN BOUT
– L’îlot : 8, place Courbet. https://www.facebook.com/lilot.ornans/?locale=fr_FR. Produits locaux et souvient bio côté épicerie comme côté assiette : grignotage végé à déjeuner et gouteux gâteaux pour le goûter. Deux terrasses dont une, paisible, sur l’arrière. De l’artisanat d’art local, des expos et des concerts entre autres animations culturelles. Lieu un peu baba mais cool.
– La Table de Gustave : 11, rue Jacques Gervais. https://latabledegustave.fr/. Face au parking de la Poste donc pas franchement dans le quartier le plus excitant d’Ornans. Mais ce que le chef propose l’est beaucoup plus : jolie cuisine d’ici avec un ton d’aujourd’hui, dans un décor tout autant d’aujourd’hui. Quelques chambres, plutôt confort.
– Les Tanneries : 3, ruelle des Tanneries. www.les-tanneries.com. Pour boire un verre, la plus tranquille des terrasses de bord de Loue. Y’a aussi un resto, des chambres d’hôtes et des apparts pour famille mais on n’a pas testé.
On découvre
– Le musée Courbet : 1, place Robert Fornier. www.musee-courbet.fr. Si toutes les toiles majeures de Courbet sont accrochées dans de beaucoup plus prestigieux musées (ou dans des collections privées), celui là, installé dans la maison natale du Gustave offre une jolie plongée dans la vie et l’œuvre de la gloire locale. Et avec les nombreux espaces vitrés contemporains qui se sont greffés sur la bonne vieille maison de l’artiste, une quasi plongée dans la Loue.

La Loue chère à Gustave depuis le musée Courbet. © La Cédille
– L’atelier Courbet : 14 rue De Lattre-de-Tassigny. www.musee-courbet.fr. Il s’appelle l’atelier mais ce n’est que l’un des… ateliers d’un peintre qui en a occupé plusieurs. Celui là, il l’a fait construire, juste pour lui vers 1850 et accueille désormais de belles expos temporaires (et gratuites) sous le plafond où Courbet a laissé paysages et hirondelles en vol.
– Le musée du Costume et des Traditions comtoises : 7, rue Édouard Bastide. Installé dans la chapelle du couvent des Minimes (XVIIe siècle), un modeste mais touchant petit musée consacré, comme son nom l’indique, principalement, aux comtois vêtements d’antan, paysans comme bourgeois.
On se bouge
– Nautiloue : allée de la Tour de Peilz. www.nautiloue.fr. Un centre aqualudique (comme ils disent) qui propose plusieurs bassins intérieurs comme extérieurs, un tout nouveau jardin d’eau pour les enfants, une zone de détente avec jacuzzi, hammam et sauna…
– Akila : 14, route de Montgesoye. www.akila-centers.com. L’endroit idéal où louer canoë ou kayak pour une tranquille traversée d’Ornans au fil de l’eau. On peut aussi, toujours en bord de Loue, s’essayer à l’accrobranche: les mômes (s’il ont atteint la taille d’un mètre) vont adorer.
Et plus si affinités (s’il vous prenait l’envie de rester)
– La Table de Gustave : La Cédille vous glisse deux mots sur les chambres quelques lignes plus haut.
– Le Jardin de Gustave : 28, rue Édouard Bastide. https://lejardindegustave.com/ Décidément, il est inévitable à Ornans, le Gustave jusque dans le (grand) jardin ouvert sur la Loue de ces chambres d’hôtes résolument charmantes (comme l’accueil).
– Hôtel de France : 51-53, rue Pierre Vernier. www.hoteldefrance-ornans.com. Peut-être bien l’un des plus vieux hôtels de France puisque une auberge existait déjà ici depuis, au moins, le XVIe siècle. Mais les chambres sont au goût du jour, plus tranquilles (on est vraiment au cœur d’Ornans) côté cour avec, pour certaines, vue, sur les falaises de la vallée. Resto (mais on ne l’a pas encore testé).
